Histoire

Monument du canon
Cabotte


Guerre de 1870

Nous sommes en décembre 1870 et depuis juillet la guerre fait rage entre les troupes prussiennes et françaises. 
L'armée française très mal préparée, subit défaite sur défaite et Napoléon III capitule à Sedan le 2 septembre ;
Mais en décembre 1870, des forces françaises sont concentrées dans NSG où elles entendent s'opposer à l'avance prussienne venant du nord et de l'est.
Pour que NSG ne soit pas pris en tenaille, que les prussiens ne puissent pas s'installer sur le plateau de Chaux d'où ils pourraient facilement bombarder Nuits, des tirailleurs, ceux du commandant Bourras appartenant au 32ème de marche et deux sections de la 22ème batterie d'artillerie du 9ème régiment sous les ordres du colonel Poullet mais dirigé opérationnellement par le commandant Aubrion ont été installés au milieu du bois Poinsot, barrant la route de Villars-Fontaine.

 La montagne de Montlissard et le bois Poinsot sont des points dominants, rocailleux, très boisés, faciles à défendre, mais qui menaceraient directement Nuits s'ils tombaient aux mains de l'ennemi.

Les troupes prussiennes commandées par le général Degenfeld vont tenter de s'en emparer.
Au matin du 18 décembre 1870, une colonne ennemie venant de Villars-Fontaine donne l'assaut.
D'abord avec une préparation d'artillerie . Les canons prussiens ont une portée supérieure aux canons français (6 km au lieu de 4), Heureusement pour nous, l'artillerie prussienne s'est un peu trop avancée et est tombée à portée des canons français du commandant Aubrion qui met une partie  hors de combat.
Constatant ces pertes, Degenfeld fait reculer en hâte ses canons et recommence son pilonnage de plus loin. Le commandant Aubrion est gravement blessé ainsi qu'un tiers de ses hommes. Le sous-lieutenant Thiebay qui reprend le commandement, profite d'un répit pour déplacer les canons sur la montagne de Montlissard. 
Après la phase de bombardement, les dragons et fantassins prussiens donnent l'assaut. Mais là, la situation change, l'avantage est à l'armement français. Le fusil chassepot modèle 1866, est supérieur plus précis, plus rapide et de plus grande portée.
Aussi bien abrités dans la montagne, les canonniers du commandant Aubrion et les francs-tireurs du commandant Bourras causent de très lourdes pertes parmi les troupes prussiennes. 
Vers 15h, le commandement prussien, voyant une partie de ses officiers tués ou blessés et ne sachant pas quelles forces se dissimulent en face de lui, fait sonner la retraite et ses troupes se retirent en direction de Chenove.

La position sur la montagne de Montlissard est donc sauvée et sert activement à la bataille de Nuits qui fait rage entre le château de la Berchère et le pont Saint-Bernard.
Si à l'inverse les prussiens s'étaient installé sur le plateau, il est certain que la division Cremer, prise à revers aurait été perdue.

Voici donc pour les faits qui se sont déroulés ici le 18 décembre 1870.
 Danielle Ratel


Monument aux morts

Un curieux de passage à… CHAUX.
Au bord de la rue principale, la grande place remplaça la mare où, au Moyen Âge, les habitants lavaient leurs plaies. Cela leur valut le patronyme de "Puoillous", même si rien ne confirme qu'il s'agisse de la même mare. Chaux compte trois lavoirs dont deux, construits en contrebas du niveau des rues et accessibles par des escaliers, méritent l'attention. Le premier au centre du village, tourne le dos à la place des Marronniers et possède un aqueduc souterrain d'évacuation. Le second, isolé au nord du village, jouxte la colonie fondée en 1945 par un groupe de bénévoles pour accueillir, sous tentes, des enfants ayant connu la guerre. Le troisième lavoir, en moellons de ciment, se cache dans la vallée du Meuzin, au moulin Monneau.
La mairie du village construite sur un plan en croix, date du XIXe. Le préau voisin abrite un vieux pressoir du XVIIIe.
Lors de la démolition de la première église en 1839, les pierres tombales de l'allée principale furent vendues pour servir de pavage dans une cuverie du village. Sur le même emplacement, on édifia au XIXe un nouvel édifice dominé par un clocher tour et éclairé par d'intéressants vitraux. Des fouilles aux alentours et lors des travaux ont révélé des cercueils en pierre renfermant des ossements et des vases en terre noire.
Au gré des rues, on remarquera une croix, plusieurs pompes à bras et un ancien pigeonnier carré restauré qui cache un four à pain.
À un kilomètre au nord-ouest, au cœur des bois, le "monument au Canon" commémore les batailles qui se déroulèrent ici pendant la guerre de 1870. Sa forme particulière représente un canon vertical d'où émerge la pointe d'un obus enflammé.
Dans la vallée du Meuzin, le moulin Monneau abrita la papeterie Raille. Réputée, elle a fourni du papier au Parlement de Bourgogne, à la Chambre des Comptes, à l'évêché d'Autun…. À cette époque, sa marque de fabrique représentait une cloche surmontant le nom du papetier, Joseph Raille, puis plus tard un J et R entrelacés. Elle semble la papeterie la plus ancienne de la contrée, comme l'atteste la découverte d'un bas-relief en pierre daté de 1594, représentant l'image de la Sainte Croix, dont les papetiers célébraient la fête chaque année. Il précise le nom du papetier prédécesseur de la famille Raille, M. Trovhet. Une recherche des feux de 1690 précise qu'il existait alors trois moulins à papier réputés à Chaux. Lors des crues du Meuzin en 1747, l'inondation endommagea la papeterie. L'eau atteignant la "hauteur de perches", les papiers fabriqués furent totalement perdus ou gâtés, ainsi que les matières premières.
Côté tradition, grâce à un boyau dans la montagne, on dit qu'il était possible d'entendre la messe au Trou Léger (Trous Légers) à Nuits-Saint-Georges. Malheureusement, les fées l'ont obstrué. Enfin, on appelle escalier du Diable un ensemble de rochers en gradins.
André Beuchot

© André Beuchot